adp 610Le projet de référendum d'initiative partagée (Rip) sur la privatisation des aéroports de Paris (Groupe ADP) a enregistré mercredi plus d'un million de soutiens, chiffre sur lequel ses partisans s'appuient pour demander au président Emmanuel Macron de consulter les Français.

Le Conseil constitutionnel a comptabilisé au 4 décembre 1.000.500 signatures, soit 31.500 soutiens de plus que lors de son dernier pointage le 20 novembre, encore loin des 4,7 millions de soutiens (10% des électeurs inscrits) exigés par la Constitution pour valider la proposition de loi référendaire.

Mais ce million de signatures est brandi par les partisans du Rip comme un seuil symbolique engageant, selon eux, le chef de l'État.

Après la crise des "gilets jaunes" relançant le débat sur un exercice plus direct ou participatif de la démocratie, Emmanuel Macron avait déclaré le 25 avril devant la presse à l'Élisée vouloir abaisser le seuil de déclenchement du Rip à un million, dans le cadre de la réforme constitutionnelle qu'il projette.

Dès l'annonce du cap franchi, le porte-parole du PS Boris Vallaud a interpellé le président de la République sur Twitter: "Vous demandiez 1.000.000 de signatures pour un référendum? Nous y sommes aujourd'hui (...). Chiche?"

C'est "un résultat remarquable alors que le gouvernement refuse toujours d'informer nos concitoyens", ont salué les sénateurs communistes, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, appelant "Emmanuel Macron" à tenir "ses engagements".

"Vite, un référendum", a approuvé l'insoumis Adrien Quatennens rejoint par l'eurodéputée Manon Aubry: "Alors ce référendum, on l'organise?".

Pour le patron des députés LR Damien Abad, "il serait respectueux que le président tienne son engagement (...) C'est une question de respect de la parole présidentielle".

Les Républicains veulent mettre la "pression" pour que ce référendum se tienne, ont déclaré des députés LR tels Aurélien Pradié ou Olivier Marleix en récusant tout "baroud d'honneur" à ce stade.

Les constitutionnalistes Dominique Rousseau et Didier Maus ont confirmé à l'AFP que le chef de l'État pouvait juridiquement prendre l'initiative d'un référendum d'initiative présidentielle sur ADP.

- "Alliance rarissime" -

Quelque 250 députés et sénateurs (de LFI à LR) avaient lancé début avril la procédure du Rip, introduite dans la constitution en 2008 mais encore jamais mise en oeuvre.

Ces parlementaires ont demandé audience à Emmanuel Macron afin "d'étudier les conditions de poursuite de la procédure référendaire (...) en y intégrant l'engagement" pris par le chef de l'État, selon un courrier transmis à la presse.

Mercredi, plusieurs dizaines d'entre eux se sont rassemblés devant l'Assemblée, derrière une bannière proclamant "1er million". Parmi eux: Jean-Luc Mélenchon (LFI), Valérie Rabault et Patrick Kanner, patron des groupes PS de l'Assemblée et du Sénat, Pierre Laurent (PCF) ou Gilles Carrez (LR). "Rendez-vous pour le 2e million", a lancé la sénatrice Eliane Assassi (PCF). "Il y aura le référendum avant", a assuré un autre élu.

Les opposants à la privatisation d'ADP dénoncent l'abandon d'un monopole, la vente d'une poule aux oeufs d'or qui rapporte de l'argent à l'État, la comparant à la privatisation controversée des autoroutes. Ils pointent du doigt la question de l'aménagement du territoire, ADP possédant 7.000 hectares aménageables, mais aussi celle de l'environnement, de la multiplication du trafic aérien avec son bilan carbone et ses nuisances sonores.

Autant d'arguments qui ont peiné jusqu'à présent à mobiliser la population. Si le Rip a connu un départ en fanfare avec 500.000 soutiens en vingt jours, le rythme s'est vite ralenti avec seulement 76.500 soutiens au cours du dernier mois.

Ses initiateurs ont justifié pour partie ce décrochage par les défaillances du site qui enregistre les soutiens et surtout par l'absence de communication de l'État et les radios de service public sur l'existence du processus référendaire, selon eux, encore largement ignoré des Français.

Certains défenseurs du Rip ont également relevé le frein que représenterait l'absence d'anonymat pour les signataires sur le site, et la perception d'un service public un peu lointain, contrairement à La Poste.

Mais même s'ils n'obtiennent pas gain de cause auprès du chef de l'État, les pro-Rip n'entendent pas baisser les bras. Ils ont saisi la Commission nationale du débat public pour obtenir un vrai débat national sur le projet de privatisation de Groupe ADP.

pr/dch/LyS

 

Paris, 4 déc 2019 (AFP) - © 2019 AFP

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