En 2011, on estime que la contrefaçon coûte 1,5 milliard d'euros au secteur du bâtiment et cela devrait s'amplifier durant les prochaines années. La Fédération Française du Bâtiment tente d'endiguer le phénomène.
Après le luxe, la contrefaçon sévit également dans le bâtiment. Robinets, détecteurs de fumées, portes coupe-feu... tant de produits qui sont non conformes et qui feraient perdre 1,5 milliards d'euros aux fabricants français. Selon Waito, la fondation internationale de lutte contre la contrefaçon, ce nouveau trafic serait en progression de 20% par mois. Alain Piquet, le président de la Commission Marchés à la FFB, tire la sonnette d'alarme. « Ce problème commence à préoccuper les entrepreneurs. Différents témoignages nous parviennent de l'artisan à la grande entreprise » explique-t-il.
La contrefaçon est de plus en plus difficile à détecter. Outre le design similaire, certains malfaiteurs vont même jusqu'à imiter le graphisme du logo CE pour tromper les entreprises sur leur conformité. Ces produits de mauvaise qualité peuvent donc s'avérer dangereux pour les ouvriers et les particuliers. Entre 2012 et 2014, 75 000 détecteurs de fumée non conformes ont été retirés du marché.
La FFB met en garde les entreprises françaises contre ce phénomène en tentant d'éveiller les consciences. Elle conseille de se méfier des prix trop attractifs, des sites internet « exotiques » et des produits non-étiquetés. Il est également préférable de faire appel à des loueurs reconnus. « Choisir des loueurs de notoriété peut également être un critère de sélection car nous n'avons pas l'habitude d'aller chercher du low-cost », précise Jean-Philippe Theuriot, directeur matériel chez Loxam.
Le Cisma (Construction Infrastructure Sidérurgie et Manutention) publie des brochures et la FFB a créé des fiches techniques à destination des professionnels et a lancé un observatoire pour échanger des informations et conseils. Au mois de mai, la FFB publiera un guide de 12 questions. « Personne ne pourra dire, on n'est pas au courant », conclut Alain Piquet.