Les énergies renouvelables peuvent être "un levier essentiel du redémarrage de l'économie", ont souligné mardi les responsables du syndicat de la profession (SER), en présentant leurs préconisations pour la relance.
"Il faudra que la relance française soit cohérente" avec le projet européen de Green Deal, a appelé lors d'une conférence de presse Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
Parmi ses demandes, relancer la hausse de la contribution climat énergie (la taxe carbone), et "le faire de façon juste": "sans signal prix clair sur le carbone, il n'y aura jamais de transition énergétique permettant de combattre le changement climatique", a prévenu M. Bal.
"On a retenu la leçon des gilets jaunes. Les recettes de cette contribution doivent être redistribuées pour accompagner les ménages, les collectivités et les entreprises dans la transition écologique", a-t-il précisé.
Autre axe, accélérer le déploiement des projets, dans une France qui détient "le record européen" de lenteur en la matière: dématérialiser les demandes de permis, réduire les délais d'instruction pour les appels d'offres, encadrer l'instruction des recours, etc.
Le SER prône de renforcer la rénovation dans le bâtiment existant en rouvrant le crédit d'impôt de transition énergétique (CITE) aux plus aisés, et dans le neuf en imposant la chaleur renouvelable via la future réglementation "RE 2020". A l'Etat et aux collectivités de raccorder aussi leurs bâtiments aux réseaux de froid et chaleur vertueux se trouvant à proximité.
Autres propositions, des incitations fiscales pour encourager les consommateurs, sécuriser l'essor des réseaux (pour le gaz comme l'électricité), accompagner les entreprises à l'international via notamment les garanties à l'export.
La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) de la France, feuille de route énergétique du pays à horizon 2028 prévoyant notamment une montée des renouvelables et un repli du nucléaire, a finalement été adoptée fin avril, en plein confinement, et globalement saluée par le secteur.
"Ce qui nous manque est un outil de pilotage, pour avoir les tendances pour chaque année, qui nous dise si on suit les objectifs. (Pour) qu'on n'attende pas 2027 pour constater qu'on n'atteindra pas les objectifs de 2028!", a encore dit M. Bal.
"Je ne garantis pas que la PPE sera respectée. On est plus optimistes que pour les PPE précédentes, mais on restera vigilant", a-t-il ajouté.
Paris, 9 juin 2020 (AFP) - © 2020 AFP