Le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari juge "cohérent" le projet d'extension de l'aéroport de Nice, a-t-il indiqué à l'AFP mardi, au lendemain du démarrage de l'enquête publique sur ce chantier qui suscite un début de controverse.
"Cela se fait en parfait soutien avec les élus pour atteindre la capacité d'accueil de 18 millions de passagers", soit 4 millions supplémentaires, a ajouté le secrétaire d'Etat, qui souligne que l'aéroport a atteint sa limite et doit répondre à une augmentation prévisible du trafic.
L'enquête publique, dont l'avis est consultatif, doit s'achever le 25 novembre. Le préfet doit valider ou non le permis de construire dans le mois suivant.
En dehors de Paris, l'aéroport de Nice Côte d'Azur, desservant plus de 100 destinations, est le seul en France à proposer une ligne quotidienne vers New York, Doha, Dubaï ou Pékin. En 2017, il est devenu le premier en région desservi par le gros porteur A380.
L'Autorité environnementale a cependant relevé "des insuffisances significatives sur la prise en compte des thématiques gaz à effet de serre, qualité de l'air, nuisances sonores liées à l'accroissement prévisible du trafic aérien", dans un avis rendu au début de l'été.
Depuis, la polémique a pris de l'ampleur, animée notamment par le Collectif citoyen 06, regroupant des associations de défense de l'environnement.
"On ment aux gens", s'emporte Thierry Bitouzé, du Collectif citoyen 06, qui assure que le projet apportera "plus de pollution, de bruit et d'inconfort" en plus d'être un contresens climatique.
"On n'a rien contre le tourisme mais cette volonté de massifier le tourisme au détriment des gens qui vivent ici est insupportable", dit-il. "Ils affirment qu'ils vont encaisser les 4 millions de passagers supplémentaires en jouant sur le taux de remplissage des avions, c'est-à-dire sans recourir massivement à plus d'avions, mais c'est une supercherie! Ce taux atteint déjà 98% l'été".
L'arrivée de passagers supplémentaires induirait en outre 8.800 voitures par jour en plus dans Nice, une ville qui "se classe déjà 99e sur 100 (communes de plus de 50.000 habitants) en France pour la qualité de l'air" et compte "500 morts prématurés par an à cause de la pollution aux particules fines", affirme-t-il.
Privatisé en 2016, l'aéroport est contrôlé à 64% par un consortium associant la société italienne Atlantia (ex-Autostrade, filiale du groupe Benetton et gestionnaire de l'aéroport de Rome), EDF Invest et Monaco. Le tour de table inclut aussi la Chambre de commerce et d'industrie de Nice (25%) et les collectivités locales.
Nice, 5 nov 2019 (AFP) - © 2019 AFP