cdg express 610Le préfet de la région Ile-de-France Michel Cadot a indiqué vendredi avoir proposé deux scénarios au gouvernement pour la réalisation du CDG Express, proposant une mise en service à temps pour les jeux Olympiques de 2024 moyennant une longue interruption du RER B, ou fin 2025.

La ligne ferroviaire CDG Express doit relier directement la gare de l'Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l'aéroport de Roissy. Le trajet doit durer vingt minutes et coûter 24 euros.

Mais ce projet est contesté par de nombreux habitants et élus d'Ile-de-France, qui craignent notamment que les travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris -en particulier le RER B-, d'autant que 15 chantiers importants sont prévus ces prochaines années dans ce secteur.

Le préfet propose "deux scénarios, techniquement réalisables, permettant de réaliser les travaux dans des conditions acceptables pour les usagers".

Le premier envisage une mise en service du nouveau train en mai 2024, mais avec "une nécessaire réduction du service" jusque fin 2025, le temps de terminer les travaux. Ce scénario exigerait notamment pour le RER B une fermeture complète de la partie nord pendant trois semaines à l'été 2023, ainsi que de nombreuses fermetures anticipées de la ligne à 23H00.

SNCF Réseau n'aurait pas de marge dans un tel scénario, d'où des risques de perturbations et de retards.

La seconde option prévoit une livraison du CDG Express après les JO, en décembre 2025, en étalant les chantiers. Elle prévoit essentiellement pour le RER B davantage de coupures le week-end sur la période 2021-23.

Ce second scénario aurait un surcoût "important", qui obligerait l'État à augmenter son prêt au concessionnaire "et aurait un impact plus marqué sur le tarif de la taxe pour les voyageurs aériens" qui doit en partie financer le CDG Express, selon le rapport du préfet.

Le groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Paris, la Délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques (Dijop), et la société de projet CDG Express se sont prononcés en faveur du scénario 1, tandis que les régions Ile-de-France et Hauts-de-France, Ile-de-France Mobilités, la ville de Paris, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne préfèrent attendre fin 2015.

La ministre des Transports Elisabeth Borne -qui a signé le contrat de concession début février- a de son côté dit à plusieurs reprises qu'elle préfèrerait retarder la mise en service de la ligne si les perturbations devaient être trop importantes pour les banlieusards.

La balle est maintenant dans le camp du Premier ministre Edouard Philippe.

Le CDG Express doit coûter 2,1 milliards d'euros, financés par la Caisse des dépôts, ADP et SNCF Réseau, aidés par un prêt de l'État.

Sur cette somme, 500 millions doivent aller à l'amélioration du RER B, selon Mme Borne.

liu/tq/LyS

 

Paris, 10 mai 2019 (AFP) - © 2019 AFP

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