L'Etat compte mobiliser 16.000 logements pour des réfugiés en 2019, un objectif "ambitieux" et destiné à favoriser leur intégration qui a été érigée en priorité par le chef de l'Etat, selon une circulaire du 4 mars.
"Le relogement des réfugiés reste une priorité gouvernementale pour 2019", souligne cette circulaire aux préfets et directeurs régionaux d'administration, et signée des ministres de l'Intérieur, de la Cohésion des territoires et du Logement.
En 2018 "plus de 8.700 logements ont été mobilisés", un résultat "encourageant" qui a permis de reloger "plus de 19.000 réfugiés". Mais "on estime à 19.000 le nombre de réfugiés" encore présents en centres pour demandeurs d'asile ou dans l'hébergement d'urgence.
C'est pourquoi, compte tenu aussi de la hausse du nombre de réfugiés protégés par la France, il faut "amplifier cette dynamique" et l'"inscrire dans le temps", ajoute la circulaire.
La France a reçu plus de 122.000 demandes d'asile l'an dernier (+22% sur un an) et accordé l'asile à 36% des demandeurs. Emmanuel Macron a fait de l'intégration une priorité de la politique migratoire, en contrepartie d'une accélération des reconduites des déboutés: le budget 2019 prévoit ainsi une hausse de plus de 40% des crédits de l'intégration.
Cette mobilisation de logements devra se faire dans un souci de "non-concurrence entre les publics" et de "répartition équilibrée" sur l'ensemble du territoire, pour "ne pas sur-solliciter les zones déjà en tension". L'objectif est ainsi de trouver 2.631 logements dans le Grand Est, 2.092 en Auvergne-Rhône-Alpes...
Le texte insiste sur le "travail de conviction et de soutien" à mener vis-à-vis des élus. "Leur rôle est essentiel" pour "proposer des logements" et pour "impulser des dynamiques locales" d'intégration, soulignent les annexes.
Pour accompagner l'accès au logement une enveloppe de 11 millions d'euros sera reconduite. Les subventions seront attribuées "sur la base d'un forfait modulable de 1.500 euros par personne" avec éventuellement une "aide à l'installation" de 330 euros supplémentaires.
Les logements pourront venir du parc privé ou social, pas trop loin "des principaux services publics, des transports en commun et bassins d'emploi". Les réfugiés "ne disposent que très rarement d'un permis de conduire" valide "et encore moins de leur propre véhicule", rappelle le texte.
La circulaire insiste enfin sur l'"attention particulière" à porter aux "jeunes de moins de 25 ans ne disposant pas de ressources", qui peuvent bénéficier de programmes associant formation et hébergement.
Paris, 14 mars 2019 (AFP) - © 2019 AFP